La Belle Miellée – Du miel en Gâtine-Racan

Co-propriétaire du Château de la Mulonnière à Saint-Antoine-du-Rocher, Fabrice GOUBAND a créé en novembre 2023 sa société d’exploitation de biens apicoles produits sur place au domaine et la commercialisation de produits autour du miel.

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?

 » Fabrice GOUBAND, originaire du Poitou, après un parcours dans l’univers de la finance, de la banque et l’assurance pendant près de 20 ans, j’ai acquis en 2020 avec ma compagne le domaine du Château de la Mulonnière à Saint-Antoine-du-Rocher et je suis récemment devenu responsable d’exploitation de la SCEA La Belle Miellée, créée en novembre 2023. La société a pour but principal l’exploitation de biens apicoles produits sur place au domaine et la commercialisation de produits apicoles partenaires. »

Qu’est-ce qui vous a amené à cette entreprise ?

« Dans le cadre d’un plan de départ volontaire en 2022, je me suis inscrit dans une démarche de reconversion en apiculture en obtenant mon BPREA au lycée agricole de Venours, proche de Poitiers. Suite à l’arrêt d’activité en apiculture de ma belle-famille, j’ai décidé de reprendre le flambeau, ici en Touraine afin de développer une production locale de miel tourangeau.

Cette démarche s’inscrit aussi dans un projet de conciliation entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle après l’arrivée d’un petit garçon en mars 2021 et de jumelles en octobre 2022. »

Parlez-nous de votre entreprise …

« L’entreprise a récemment été créée en novembre 2023, elle reprend les bases de l’activité apicole de ma belle-famille, à savoir principalement la production et la vente de miel en gros ; le miel était vendu en grande quantité et quasi exclusivement en coopérative. Le miel produit en Touraine sera vendu en petite quantité, au grand public, aux professionnels ou lors de la réception des événements sur le domaine.

La production de miel démarre au printemps, avril/mai, en particulier avec la miellée de colza puis s’étant jusqu’à l’été avec les miellées de châtaigniers, d’acacia, de tournesol ou le miel de forêt.

La commercialisation du miel est réalisée tout au long de l’année grâce aux évènements que nous accueillons à la Forêt des Arts et à ma participation à des évènements externes, principalement pendant la période automne-hiver, saison la plus propice à la consommation de miel.

Nos premiers clients sont locaux et aussi ceux venant profiter d’un séminaire, d’un évènement culturel ou d’un mariage, très majoritairement français.

Actuellement, je réalise seul la production. Il n’est pas exclu de faire appel à des personnes en stage de formation apicole, apiculteur amateur ou en complément d’activité.

Notre approvisionnement passe par plusieurs partenaires dont le nouveau magasin apicole situé à Joué-lès-Tours : La Jocondienne. C’est une boutique de référence pour se procurer le nécessaire localement en partenariat avec de grandes marques de matériel apicole. »

Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ? Votre marque de fabrique ?

Notre spécificité provient de l’ancrage territorial, nous produisons le miel sur le territoire de la Communauté de communes Gâtine-Racan. Nous élevons nos abeilles sur place afin de venir polliniser les cultures et les fleurs autour du domaine, c’est une garantie de soutenir une production agricole locale et créer une réserve naturelle pour nos abeilles. Nous sommes attachés aux traditions familiales et accordons une grande importance à la bonne conservation des qualités nutritionnelles dans notre miel. Le domaine peut réunir plusieurs types de miellées, au même endroit, sans transhumance, grâce au potentiel des cultures et des forêts à proximité des ruchers, ceux-ci permettant de proposer une gamme de miels variés. Chaque miel possède ses propres spécificités, il est important de souligner que le miel commercialisé dans de nombreux points de vente, majoritairement importé et sous une forme liquide, est souvent chauffé et perd toutes ses propriétés nutritionnelles. »

Quels sont vos projets ou objectifs à moyen ou long terme ?

Nous allons développer un programme d’amélioration des ressources mellifères sur le domaine pour entretenir la diversité dans l’alimentation des abeilles et améliorer leur robustesse face aux agressions externes (polluants chimiques, prédateurs, parasites).

Au-delà du miel, nous prévoyons de développer d’autres produits locaux en fonction de la demande et sur des quantités limitées afin de maintenir la qualité de production.

Notre démarche à terme est d’initier le grand public aux enjeux environnementaux autour de la biodiversité, l’alimentation et la santé. »

Pourquoi vous êtes-vous installé sur la Communauté de Communes ? Un lien particulier avec le territoire ?

La Communauté de Communes se situe entre Le Mans et Tours dans un endroit préservé au niveau naturel, mêlant les cultures et les forêts. La proximité avec Tours et sa métropole et notre localisation en Région Centre nous permettent d’envisager de nombreuses possibilités de se développer.

J’ai connu les cultures de colza et de tournesol, miellées emblématiques de la région Poitou-Charentes. La complémentarité de ces cultures aussi présentes en Touraine avec d’autres cultures arboricoles et les forêts symbolisent le lien de mon passé avec mon présent et mon futur, ici sur le territoire de Gâtine-Racan. »

Selon vous, quels sont les atouts pour convaincre de s’installer sur le territoire ?  

« Le territoire reste très préservé et à taille humaine, avec ses différentes activités possibles et une offre croissante de services. Le territoire est exclusivement situé en zone rurale, c’était une des conditions d’installation pour réussir ce projet professionnel. »

Que peut faire la Communauté de Communes pour vous accompagner ?

« La multiplication des rencontres entre professionnels du même secteur ou de secteurs différents ou de collectivités publiques permet de prendre le temps de rencontrer les autres acteurs économiques du territoire, producteurs ou acheteurs, c’est une initiative à poursuivre et à développer.

La souveraineté alimentaire locale et française est un enjeu majeur dans l’animation des territoires ruraux. En tant que producteur, j’espère que le soutien de l’offre de production locale dans le cadre du projet alimentaire territorial soit un enjeu stratégique dans le développement économique du territoire.

Une reconnaissance locale certifiée serait un gage supplémentaire de confiance apportée à nos clients et contribuerait à renforcer l’image, l’emploi et la mise en valeur de l’activité locale du territoire.

Quel a été votre accompagnement par la Communauté de Communes ? Un mot pour le qualifier ?

« L’interaction avec les personnes référentes du projet alimentaire territorial, du pôle économie-tourisme et de la Chambre d’Agriculture est déterminante dans la manière de donner de la visibilité aux producteurs locaux. Leur mise en valeur dans le cadre de l’événement annuel Ferme Expo ou la Fête de l’alimentation sont d’excellentes initiatives à poursuivre. J’invite la Communauté de Communes à multiplier les possibilités de marchés de producteurs tout au long de l’année.

Je remercie l’accompagnement permanent du pôle Economie de la Communauté de Communes, des très bons échanges et des solutions d’aides qu’ils apportent pour faciliter la vie des producteurs locaux. »